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Majestueux, imposant, authentique trésor national britannique : aucun groupe n’a jamais porté un nom qui lui convienne mieux ou si bien saisi les courants de son époque. Queen a reconnu la puissance élémentaire du hard rock naissant de Led Zeppelin, la grandeur pop du déploiement glam de David Bowie et les rêves ambitieux de l’explosion progressive de Pink Floyd. Le groupe a emprunté, tissé et brodé ces fils en une robe somptueuse dans laquelle se drapera le monde entier, chacun de nous se sentant royal.
Le modus operandi du groupe est inscrit dans sa pièce emblématique : Bohemian Rhapsody, coup de tonnerre de six minutes qui établit sa légende en 1975 et percuta le sommet de tous les palmarès de la planète. La chanson possédait la structure longue d’une pièce progressive épique, mais chaque « mouvement » était un air concis de pop mélodique, ce qui constitua le summum de la musique rock des années 1970 et indiqua le chemin du grandiose chant rock à venir. We Will Rock You, We Are The Champions, Bicycle Race, Radio Ga Ga, Flash, Don’t Stop Me Now, One Vision, I Want It All : des chansons conçues pour unifier des stades et célébrer l’esprit indomptable. Une musique qui planait dans sa propre bulle rutilante toute de pompe et de gloire loin au-dessus du punk, de la new wave, des néo-romantiques et des incertitudes du rock progressif.
Et, au cœur de Queen, il y avait sans doute le plus grand showman du rock du 20e siècle. Une boule disco humaine, un maître de cérémonie fier comme un paon, un éclat aveuglant de charisme moustachu. Freddie Mercury a été une figure de proue androgyne. On se souvient beaucoup plus de lui pour son talent, sa présence et sa qualité de méga star que pour les circonstances tragiques de sa mort prématurée.
Le film Bohemian Rhapsody relatant la carrière du groupe Queen sera au cinéma le 31 octobre 2018
